Soins et taille de jeune fruitier : Guide pratique et conseils

Soins et taille de jeune fruitier : Guide pratique et conseils

Les soins et les tailles effectués lors des premières années qui suivent la plantation d'un arbre fruitier sont essentiels... Voici nos conseils !

Les soins et la taille effectués dans les premières années après la plantation d’un arbre fruitier jouent un rôle crucial dans son développement futur. Découvrez nos conseils pratiques pour façonner, vitaliser et maximiser la production de votre arbre fruitier.

À quoi sert la taille de formation ?

S’il n’y est pas préparé, un jeune arbre fruitier risque d’avoir des difficultés à supporter sa future production de fruits. Pour l’y aider, le jardinier a recours à la taille de formation, qui démarre juste après sa plantation.

La taille de formation est conduite pendant les premières années de l’arbre et a pour objectif de former sa charpente, c’est-à-dire d’obtenir des branches charpentières solides et d’éviter le développement d’une ramure trop dense qui aurait tendance à étouffer l’arbre.

Le travail consiste donc à sélectionner les branches qui resteront en place, à les raccourcir et à éliminer les indésirables.

Taille d'un jeune scion d'arbre fruitier

La taille de formation en pratique

On achète généralement un arbre fruitier âgé d’un an, avec ou sans branches latérales.

Cas d’un scion

Le scion est un jeune arbre d’un an, qui ne présente qu’une seule tige. Sa taille se fait en hiver, en février / mars.

  1. Tout d’abord, vous déterminez la hauteur du tronc en fonction de la forme désirée (hautes-tiges, demi-tige…) puis vous étêtez le scion au-dessus d’un œil bien formé et, bien sûr, au-dessus du point de greffe si l’arbre est greffé. Cette taille induit la croissance des pousses latérales.
  2. Ensuite, soit vous ébourgeonnez le tronc dans la foulée, en ne conservant que 3 à 5 bourgeons au sommet du scion (ces bourgeons fourniront les branches charpentières), soit vous laissez les branches latérales se former et, durant l’hiver, vous supprimerez les branches les plus basses pour ne conserver que quelques branches hautes.
  3. La deuxième année, vous sélectionnez entre 3 et 5 branches (les mieux orientées) et supprimez les autres ; chaque branche va grossir, il ne faut donc pas que l’arbre soit trop encombré.
  4. Les branches conservées sont à leur tour rabattues à environ 20 cm, au-dessus de deux yeux bien formés et orientés dans la bonne direction, c’est-à-dire la direction souhaitée pour la future branche.

La taille de formation dure le temps d’obtenir le nombre de charpentières désiré et de les renforcer par un raccourcissement systématique ; cela prend généralement 2 à 3 ans (plus, pour les formes palissées). On garde approximativement entre 5 et 6 branches maîtresses pour constituer la charpente du houppier. Les branches trop dirigées vers l’extérieur sont enlevées ainsi que les plus droites à l’intérieur, pour faire pénétrer la lumière.

Rappel : supprimez également les gourmands qui poussent sur le tronc ; ils épuisent les jeunes arbres.

Taille d'un fruitier à la cisaille

Cas particuliers

  • Les scions de figuiers et de noyers ne sont pas taillés, ni à la plantation, ni après.
  • Les formes palissées demandent un peu plus de travail, avec la pratique d’une taille en vert l’été, une sélection précise des tiges et leur fixation sur une armature de fils ou de tuteurs.
  • Les jeunes arbres déjà formés : si le sujet acheté en pépinière ou jardinerie est une tige de 3 ou 4 ans, il a déjà subi une opération de taille de formation (en tige, demi-tige, en gobelet…), avec la suppression de la flèche et une ramification plus ou moins avancée. Il reste donc à continuer le travail de formation ou de renforcement des charpentières.

Poirier palissé (taille en espaliers)

Comment se passer de la taille de formation ?

Chez les partisans de la taille douce des arbres, on ne pratique pas de taille de formation afin de ne pas contrarier le développement naturel de l’arbre. Il faut donc accepter que l’arbre prenne toute la place dont il a besoin. Il est cependant conseillé de pratiquer une taille de plantation qui vise à « proportionner la partie aérienne avec les racines endommagées par l’arrachage ». Le scion est rabattu à 10 cm du point de greffe et tous les rejets démarrant du greffon sont supprimés au cours de la deuxième année. Ensuite, on laisse l’arbre fruitier se développer selon « son propre schéma ». Les fruits, dont le poids pourrait déformer les jeunes charpentières, sont supprimés les trois premières années.

Les soins à apporter aux jeunes arbres fruitiers

Les trois premières années après la plantation d’un arbre fruitier sont des périodes critiques, car l’arrachage et la transplantation l’ont fragilisé. Le rôle du jardinier est donc de l’aider à s’enraciner et à se développer jusqu’à ce qu’il soit bien établi.

La fertilisation : au printemps, lorsque le sol est réchauffé, effectuez des apports de compost bien mûr.

Les arrosages : réalisez des arrosages réguliers dès que les pluies deviennent moins fréquentes.

Le maintien d’un sol souple et aéré : binez tout autour du tronc et paillez. Ces actions permettent à la terre de rester souple, de préserver la fraîcheur du sol et de limiter la prolifération des mauvaises herbes, notamment des graminées, qui sont de grandes concurrentes pour l’eau et les nutriments.

Fertilisation d'un arbre fruitier par paillis

Tuteurs à surveiller

Lors de la plantation des arbres fruitiers, le tronc est attaché à des tuteurs par des liens. Au fil des saisons, l’arbre se développe et le tronc grossit. Il est donc important de vérifier que les tuteurs restent bien en place et que les liens ne soient pas trop serrés, afin qu’ils ne finissent pas par être recouverts par l’écorce.

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